En Flandre, de 2014 à 2021, David De Beyter a infiltré la communauté des « Big Bangers » dont les membres passionnés de stock-car, pulvérisent ou brûlent des véhicules destinés à la casse pour la beauté du geste et le plaisir nihiliste du spectacle. Dans le jargon amateur on appelle « auto sculpture » l’épave qui résulte de cette pratique de la destruction. En immersion, De Beyter a ainsi mené une double enquête artistique et anthropologique dont témoigne le livre Build and Destroy. La forme de l’ouvrage même, fait écho à l’expérience de destruction telle que l’artiste l’a observée et propose une lecture éclatée de cette culture brutale. Combinant photographies, photogrammes de films 16mm et extraits d’archives familiales, Build and Destroy s’appréhende comme un essai visuel qui interroge autant la matière en tant que sujet qu’il explore les possibilités formelles qu’offre la matérialité de l’image.
